🏢 Les logements Crous, indignes pour les étudiant·es ? #41
Salut les Rembobineur·euses,
On est très heureux ! Depuis la semaine dernière, un quatrième luron est venu renforcer les rangs du navire Rembobine : Arno Pedram. Journaliste indépendant, Arno va nous aider pendant plusieurs mois à décrypter et faire connaître l'importance de mesurer l'impact du journalisme, et ce grâce à une subvention du Fonds pour la presse libre (FLP) obtenue en partenariat avec Disclose.
Qui dit rentrée dit aussi rentrée universitaire. Alors pour cette nouvelle newsletter, on a décidé de revenir sur l'enquête écrite il y a un an par la journaliste indépendante Lisa Noyal pour StreetPress, sur l'état catastrophique des logements étudiants Crous. Une enquête alarmante sur une situation qui, d'années en années, peine à s'améliorer. Ce qui nous rappelle tristement – si besoin était – que sur certains sujets, il faut s'armer de (beaucoup de) patience pour espérer voir advenir des changements. De là à baisser les bras ? Certainement pas, répond Lisa Noyal, et nous avec.
Bon rembobinage !
Et bienvenue à Pierre, Virginie, Manu, Aurore...et aux nombreuses personnes qui nous ont rejoints ces dernières semaines ❤️
Cécile, avec Timothée & Simon
⏳ Comprendre l'enquête en 30 secondes
→ L'enquête de Lisa Noyal détaille les multiples problèmes auxquels doivent faire face les étudiant·es hébergé·es par le Crous : au programme, insalubrité, manque de places, mais aussi manque de personnel au sein des établissements du Crous et augmentation du prix des loyers.
→ L'enquête s'appuie sur les données du Sénat et de la Cour des comptes, ainsi que sur plus de 70 témoignages d'étudiant·es.
đź’Ą Et son impact en encore moins de temps !
→ Certains représentants syndicaux et élus d'opposition ont relayé l'enquête, s'indignant des conditions de logement des étudiants au sein des résidences du Crous.
→ Mais les améliorations concrètes se font toujours attendre, "la précarité étudiante étant un sujet sur lequel il faut beaucoup de temps pour voir de vraies évolutions", constate Lisa Noyal.
Des étudiant·es toujours en quête d'un logement adéquat
Septembre 2023, Streetpress charge la journaliste indépendante Lisa Noyal d'aller regarder du côté des logements étudiants Crous. L'objectif : faire un état des lieux de la situation alors qu'à chaque rentrée universitaire, les étudiant·es sont toujours plus nombreux·euses à témoigner des problèmes auxquels ils doivent faire face pour se loger avec le Crous.
Et sans surprise, en 2023, la situation n'est toujours pas mirobolante, révèle l'enquête. Grâce aux 70 témoignages récoltés par Lisa Noyal, mais aussi aux données du Sénat et de la Cour des comptes consultées par la journaliste, l'enquête de Streetpress détaille, à l'échelle nationale, l'ensemble des difficultés propres aux logements Crous, un service du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche pourtant destiné à permettre aux étudiant·es de se loger dans de bonnes conditions pendant leurs études.
Des problèmes multiples au premier rang desquels l'insalubrité, comme témoignent ces étudiant·es qui racontent la présence de cafards, mulots et rats pour les un·es, les problèmes d'eau et de chauffage qui saute régulièrement pour les autres. Des témoignages qui n'ont rien de surprenant dès lors qu'en octobre 2022, un rapport de la Cour des comptes estimait que « plus d'1/3 [du parc immobilier] est dans un état pas ou peu satisfaisant », souligne l'enquête. Autre problématique, et non des moindres, le manque de place, alors que durant les 60 dernières années, le nombre de logements Crous a été multiplié par 2,3, contre 10,5 pour celui du nombre d'étudiant·es.
Surtout, au-delà de ces problématiques tristement connues du grand public, l'enquête de Lisa Noyal met le doigt sur des problèmes cette fois moins médiatisés comme le manque de personnel au sein des résidences étudiantes, qui conduit certains étudiant·es à occuper des fonctions théoriquement dévolues à des professionnels, comme veilleur de nuit ou agent de service.
Dans le même temps, l'enquête décrypte l'impact de l'augmentation du prix des loyers étudiants, alors même qu'à l'été 2023, le ministère de l'Enseignement supérieur avait demandé aux conseils d'administration du Crous de voter une augmentation des charges locatives. Sans compter le développement des résidences étudiantes privées, qui dépassent aujourd'hui le nombre de logements Crous, rapporte l'enquête. Autant de facteurs qui participent à précariser toujours plus les étudiant·es.
đź’Ą En quĂŞte d'impact
Un an après, qu'est-ce qui a changé ? De nouvelles places en logement Crous ont-elles été créées ? Des mesures ont-elles été mises en place pour lutter contre l'insalubrité ? Les médias se sont-ils saisis du sujet et les syndicats étudiants se sont-ils mobilisés ?
Rembobine vous propose de découvrir l'impact de l'enquête, d'après une méthodologie inspirée du média d'investigation Disclose et de son rapport d'impact. Rendez-vous sur le site pour comprendre ce qui peut être inclus dans ce tableau.
→ L'enquête de StreetPress a été repris sur les réseaux sociaux par certains députés de l'opposition. Ni le gouvernement ni la direction du Crous n'ont cependant réagi.
→ Depuis, l’État a annoncé à la rentrée de septembre une augmentation de 3,5% des loyers des résidences universitaires du Crous. Une annonce qui, début 2024, avait "suscité l’indignation des associations étudiantes", souligne un article du Monde.
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