Attaque contre des Kurdes à Paris : la justice se fait attendre

Cécile Massin
Cécile Massin

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Le vendredi 23 décembre 2022, un homme a ouvert le feu contre la communauté kurde, à Paris, faisant trois morts et trois blessés. Le suspect, William M., a revendiqué un acte raciste motivé par une « haine des étrangers devenue complètement pathologique ».

Une tuerie à caractère raciste

Au milieu de la frénésie des fêtes, on s'en souvient peut-être moins et pourtant, l'information est capitale. En 2022, à la veille du réveillon, trois personnes d'origine kurde ont été tuées par balle et trois autres ont été blessées dans le 10è arrondissement de Paris, à proximité du centre culturel kurde Ahmet-Kaya. Un arrondissement tristement connu de la communauté kurde puisque c'est aussi là qu'en janvier 2013, trois militantes kurdes ont été abattues.

Cette fois, la tuerie a été perpétrée par William Malet, 70 ans. Conducteur de train retraité, ce dernier était connu de la justice. Il avait notamment été mis en examen en décembre 2021 pour avoir attaqué un campement de migrants dans le 12è arrondissement de Paris. Rapidement interpellé, le septuagénaire avait immédiatement revendiqué le caractère « raciste » de son geste.

Assassinat ou attentat ? La justice tarde à se prononcer


Suite aux événements du 23 décembre, le retraité a été mis en examen pour assassinats et tentatives d'assassinats à caractère raciste. En mai dernier, il a par ailleurs été condamné à trois ans de prison par la cour d'appel de Paris, comme le rapporte Le Parisien, mais cette fois sur une toute autre affaire : celle de l'agression au couteau de trois cambrioleurs à son domicile en 2016.

Depuis près d'un an, la communauté kurde n'a de cesse de réclamer la requalification de l'acte en attentat « terroriste». « Il est inadmissible que le caractère terroriste ne soit pas retenu » a avancé Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) a de très nombreuses reprises. Alors que la date anniversaire de la tuerie se dessine, le CDK-F appelle à deux manifestations pour « dénoncer l'impunité qui persiste » : la première le 23 décembre, de gare du Nord au 16 rue d'Enghien, lieu de l'attentat, et la seconde le 6 janvier.

Suivre les suites de l'affaire de la tuerie raciste rue d'Enghien à Paris


Le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) est une structure qui regroupe et fédère 26 associations de la diaspora kurde à travers toute la France.

Un épisode du podcast "Luttes kurdes" : Attentat terroriste contre les kurdes du 23 décembre 2022, les failles de l'enquête

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Cécile Massin

Rédactrice et cofondatrice de Rembobine - Journaliste indépendante